Mener une interview (ou un entretien)
Généralités :
Types d’interviews :
– trottoir ( une question)
– portrait ou confession ( intimité)
– témoignage ( un évènement, une époque…)
Rapport interviewé / interviewer ; Etre clair au préalable :
– sur les propos que l’on va aborder
– sur l’utilisation qu’on va en faire
La préparation :
1. Créer un climat de confiance
L’intervieweur est demandeur d’informations ( ou de confidences…) . Il veut obtenir des informations utiles, intéressantes, inédites….
L’interviewé est souvent sur la défensive , intimidé….
L’interlocuteur doit être approché en douceur.
Soigner la prise de contact. Il est capital de convaincre son interlocuteur que son témoignage sera précieux et de lui garantir que, bien entendu, aucun de ses propos ne sera publié sans son autorisation.
2. Choisir la bonne stratégie
Place de l’interviewer : il est ou non présent ( à l’ image et /ou son) . Forme de dialogue ou non.
Il y a trois sortes d’interview qui ne donnent pas les mêmes résultats.
• L’entretien directif consiste à poser des questions très précises en refusant les digressions et les réponses évasives. C’est une méthode valable dans le format court, genre « micro-trottoir »: trois questions, trois réponses de cinq lignes chacune…
• L’entretien non directif consiste à poser une question introductive très ouverte puis à laisser l’interlocuteur monologuer à sa guise. Cette méthode est utile pour découvrir la personnalité de son interlocuteur lorsqu’on ne sait rien de lui mais elle comporte le risque de sortir du propos défini et de produire un long travail de dérushage !.
• L’entretien semi directif est sans doute le plus approprié . Il consiste à alterner questions ouvertes et questions fermées, questions générales et questions détaillées. Cette alternance permet les relances, favorise les échanges, établit un rapport de partage, voire de coopération.
3. Choisir le bon endroit ( décor) Cas de l’interview statique
L’interview peut se faire : statique/ en déplacement / en action/
On n’interroge pas les gens n’importe où .
Les lieux publics, en particulier les bars ou les restaurants, sont intéressants ( pour l’image) mais difficiles à gérer ( pour le son notamment). Le bruit ambiant perturbe les conversations et la présence de témoins peut déranger l’interlocuteur.
D’une manière générale, on cherchera à situer la personne dans son environnement quotidien.
Attention à ne pas positionner dans son cadre un élément perturbateur ( couleur, objet, personne…) qui pourrait distraire ensuite l’écoute par le futur spectateur.
4. Préparer les ( bonnes) questions
Une interview n’est fructueuse que si elle est soigneusement préparée.
– On n’interroge pas de la même façon un élu, un fonctionnaire, un chef d’entreprise ou un écrivain. Employer des mots simples ; la question doit être courte et claire.
– Questions ouvertes ( préférables) ou fermées.
– Demander en général à la personne dans un premier temps de se présenter
Remarques : La bonne manière d’interviewer consiste à formuler des questions claires, précises, dont chaque mot est bien pesé, dont l’enchaînement se déroule dans un ordre logique autour de la problématique centrale, et dont le contenu, par sa consistance et sa rigueur, démontre à l’ interviewé que son interlocuteur connaît bien le sujet, ou le dossier, en discussion.
D’où l’importance du « Guide de l’entretien » élaboré au préalable afin de pouvoir garder le contrôle de l’interview même si l’interviewé a tendance à répondre « à côté »…
Pratique de la relance …. pour que la réponse fasse avancer l’intervieweur vers ce qu’il cherche à obtenir de son interlocuteur. Cela peut être une « sous question ».
Poser la bonne « sous question » au bon moment nécessite de connaître parfaitement son sujet et savoir prendre de la distance avec le questionnaire…
Progression du questionnement : des questions les plus simples pour finir avec les sous questions les plus complexes.
5. Pratique technique de l’interview
La prise de son :
– micro cravate ( s’il est filaire, cacher le fil sous le vêtement)
– perche ( bien positionnée JUSTE au dessus de la personne)
– micro main ( pour les interviews rapides sur le terrain)
– enregistreur indépendant ou mixette si possibilité ( avec un preneur de son indépendant)
Le lieu :
– en fonction du bruit ambiant ( parasitage )
– en fonction du décor ( fonction informative)
L’image :
– Le cadre : rappel des notions de variation des valeurs de cadres ( grosseurs de plans) . Angle ( pas de plongée ) . La profondeur de champ ( importante ou faible donc avec environnement visible ou non )
– Rappel : se méfier de ce qui peut parasiter l’image…
– Une ou deux caméras ( présence de l’interviewer ? Deux interviewés ? Deux cadres simultanés = mini plateau?)
– sur pied ou porté…